Histoire de La Boissière-École

L’École Hériot

L'Ecole Hériot accueille ses 158 premiers élèves, les « poussins » , le 10 février 1887.

Le commandant Zacharie Olympe Hériot (1833-1899), son fondateur, fait preuve d'un grand sens philanthropique et d'innovation en proposant d'ériger l'orphelinat dès 1884. Il cède 9,6 hectares de son domaine, construit l'édifice et le meuble pour deux millions de francs. Il dote l'institution d'un capital d'un million dont les rentes doivent subvenir à l'entretien des bâtiments.
Un décret du 3 novembre 1884 autorise le ministre de la guerre à accepter la donation du commandant.
L’École Militaire Enfantine Hériot (EMEH) est la seule à accueillir des enfants de 5 à 13 ans, orphelins de guerre ou enfants de troupe qui partageaient jusqu'alors la vie des soldats, et ce, dans de mauvaises conditions morales et matérielles. Il est prévu d'accueillir 160 garçons. Des sœurs de la congrégation de Saint-Vincent de-Paul entoureront les petits, mesure jugée nécessaire pour tempérer la rudesse de l'encadrement militaire.
Les six autres écoles militaires préparatoires, Rambouillet, Montreuil-sur-Mer, Saint-Hippolyte du Fort, Les Andelys, Autun et Billom, créées par la loi du 19 juillet 1884, ne recevaient les orphelins ou enfants de troupe qu'à partir de l'âge de 13 ans.

Blason au poussin de l’Ecole Militaire Enfantine Hériot

Une classe en 1919-1920

Les pertes humaines de la guerre de 1914-1918 obligent à accueillir davantage d'élèves. La veuve du commandant, Anne-Marie Douine-Hériot donne 1,5 million pour l'agrandissement de l’École. Deux ailes sont adjointes au bâtiment principal pour porter la capacité d'accueil à 300 élèves en 1918.

En 1920 madame Douine Hériot fait don de son château de Cancale (35) afin d'offrir aux poussins un lieu de vacances.

Ci-contre : Le Castel de Port-Mer (Cancale-35) légué en 1920 au profit des poussins par la veuve du fondateur Olympe Hériot

Le 9 juin 1940 l'Ecole reçoit l'ordre de se replier sur les Landes car les allemands franchissent la Seine à Mantes. Deux jours plus tard 365 élèves et 135 adultes quittent la Boissière pour un périple qui les conduit à Molliets et Maa (Landes).

Le répit sera de courte durée car l’École est sommée de rejoindre Billom où elle restera jusqu'au 9 septembre.

L'avant-dernier déplacement conduira les petits et leur encadrement à Draguignan où ils resteront jusqu'en 1944 avant de rejoindre La Roche-Posay. Le retour à La Boissière se fera à la date du 29 août 1945.
Le 5 décembre 1945, la bienfaitrice madame Douine-Hériot décède non sans avoir pris ses dispositions pour léguer son château de La Boissière à l’École.

Périple de l’École durant la guerre 1939-1945

La période 1945-1966 rompt avec les méthodes d'instruction antérieures. Les enseignants sont des personnels détachés de l'éducation nationale. Le personnel militaire est en charge de l'internat où les élèves sont groupés en équipes pour toutes leurs activités : dortoirs, réfectoires, jeux, ateliers (modelage, vannerie, photographie etc.) et des troupes particulières comme la fanfare, la gymnastique, le scoutisme, la chorale. L'ambiance revêt un caractère familial.

Une classe en 1950

En 1966 l’École change de ministère de tutelle : elle passe du ministère de la défense à celui de l’éducation nationale. Le dernier commandant de l’École, le colonel Gentilleau et le petit-fils de madame Douine-Hériot, Hubert de Saint-Senoch n'ont pas ménagé leurs efforts pour éviter la fermeture de l’École. Les militaires quittent les lieux, les sœurs sont rappelées par leur ordre en 1967. Désormais ce sont des instituteurs qui, nommés sur des postes d'éducateur encadrent les enfants en dehors de la classe. L’École est dénommée École Nationale du Premier Degré Hériot (ENPD), elle s'ouvre aux familles civiles et s'intègre ainsi à dix autres institutions particulières de l'éducation nationale recevant en internat de jeunes enfants dont la scolarisation en milieu ordinaire est difficile : familles dispersées, orphelins, enfants placés, parents bateliers ou forains, éloignement des familles en raison de mutations ou de séjours à l'étranger notamment.

En 1986
l’École Nationale du Premier Degré Hériot se mue en École Régionale du Premier Degré Hériot en vertu de la décentralisation qui confie les collèges aux départements et les lycées aux régions.

Elèves de l’ERPD en 2014-2015 prenant la pose pour le concours régional «Dessine-moi un lycée».

En 2016, l’École Hériot est une institution publique dynamique qui accueille au maximum 75 élèves internes de la région Ile de France ou des départements limitrophes, du dimanche soir au vendredi soir.
L'inscription est ouverte à toute famille sur entretien préalable avec le chef d'établissement et présentation du dossier d'inscription à une commission d'admission pour vérifier que l'internat scolaire sera un cadre adapté à l'enfant reçu. Les frais de pension sont uniquement liés à la restauration scolaire. L'hébergement est gratuit. Les enfants de militaires disposent de conditions tarifaires avantageuses en raison de dispositions spéciales du ministère de la défense (circulaire de 1975).
La qualité de l'ERPD Hériot tient en la présence de professeurs des écoles à tous les moments de la journée des élèves. Les temps d'étude et d'APC se font en groupes de 5 à 6 élèves.
L'internat est un temps privilégié pour les activités sportives (football, vélo etc.), culturelles (théâtre, apprentissage de la vidéo, informatique, arts plastiques, ateliers d'écriture etc.) ou liées à la démarche de valorisation pédagogique des espaces verts (atelier d'apiculture, jardin potager, éco-pâturage des moutons et des chèvres) sans oublier les sorties nombreuses au cours de l'année scolaire.
Enfin, le voyage au centre de mer de Cancale reste un moment privilégié de la scolarité avec la découverte du milieu marin et les activités nautiques.